ROBERTO FERRI - Testi

ferri canta piaf

la foule
je revois la ville en fête et en délire
suffoquant sous le soleil et sous la joie
et j’entends dans la musique les cris les rires
qui éclatent et rebondissent autour de moi
et perdu parmi ces gens qui me bousculent
étourdi désemparé je reste là
quand soudain je me retourne elle se recule
et la foule vient me jeter entre ses bras
emportés par la foule qui nous traîne nous entraîne
écrasés l’un contre l’autre nous ne formons qu’un seul corps
et le flot sans effort nous pousse enchaînés l’un et l’autre
et nous laisse tous deux épanouis enivrés et heureux
entraînés par la foule qui s’élance et qui danse
une folle farandole nos deux mains restent soudées
et parfois soulevés nos deux corps enlacés s’envolent
et retombent tous deux épanouis enivrés et heureux
et la joie éclaboussée par son sourire
me transperce et rejaillit au fond de moi
mais soudain je pousse un cri parmi les rires
quand la foule vient l’arracher d’entre mes bras
emportés par la foule qui nous traîne nous entraîne
nous éloigne l’un de l’autre je lutte et je me débats
mais le son de ma voix s’étouffe dans les rires des autres
et je crie de douleur de fureur et de rage et je pleure
et traîné par la foule qui s’élance et qui danse
une folle farandole je suis emporté au loin
et je crispe mes poings maudissant la foule qui me vole
la femme qu’elle m’avait donnée et que je n’ai jamais retrouvée